Comment Ouessant entend préserver la mer et la terre autour de l’île ?

Avec ses côtes rocheuses, son climat doux et venteux, l’île d’Ouessant est un territoire privilégié du point de vue des atouts naturels. Pour maintenir voire développer son écosystème unique, la plus occidentale des terres de France sait aussi bien sauvegarder son patrimoine que se tourner vers l’innovation. Cette dernière, alliée de l’écologie, contribue à protéger l’environnement sur l’île et alentour.

 

Côte rocheuse de l'île d'Ouessant

Christian Höfs

 

Les trésors d’un territoire marin

Bordée par la mer d’Iroise, une part très restreinte de l’océan Atlantique au large des côtes bretonnes, où les écueils sont nombreux, Ouessant vit son insularité avec sérénité.

Située au sein du parc naturel marin d’Iroise, l’île sait tirer parti de son environnement, sans nuire pour autant à son équilibre. Cet espace restreint abrite pas moins du quart des mammifères marins répertoriés sur tout le littoral français. La protection de ces espèces est une des priorités des Ouessantins, indissociable de la préservation du reste de la faune locale.

 

Dauphin en mer d'Iroise

Léo Sourdès

 

Les poissons et oiseaux profitent aussi sur place de conditions particulièrement favorables à leur essor. À bonne distance du continent, l’île est préservée des émissions polluantes qui nuisent au vivant sous toutes ses formes.

Titulaire du label « réserve naturelle de la biosphère », Ouessant fait même figure de sanctuaire pour bon nombre d’animaux, de plantes … et d’algues ! Ces dernières y sont utilisées, sans surexploitation.

 

Algues présents à proximité d'Ouessant

B.MEHEUST Photographie

 

 

Tradition et modernité en harmonie

Comme dans le Finistère voisin, les algues constituent une ressource aussi abondante que précieuse. La flore sous-marine est en effet l’une des richesses locales qui participe à l’activité économique de l’île. Le goémon noir, ou varech qui sert d’engrais naturel, ainsi que le wakamé, une algue comestible, sont une partie des quinze tonnes de végétaux aquatiques exploitées sur place. Les courants froids en mer d’Iroise, dans une eau non polluée, se révèlent propices au développement des algues.

Ces dernières offrent leurs vertus santé et beauté à une clientèle fidèle, sous forme de poudre, salade et composants pour des cosmétiques. Près de 700 espèces d’algues diverses parsèment les fonds marins autour de l’île : ce trésor à l’exploitation raisonnée fait la fierté des Ouessantins. La mer d’Iroise renferme aussi des innovations technologiques, véritables auxiliaires de la protection de l’environnement. L’énergie étant devenue un enjeu crucial, sur fond de réchauffement climatique, l’île a pris la mesure de l’urgence.

 

Une production d’électricité plus durable

Dans le cadre d’un engagement amorcé depuis plusieurs années, Ouessant a opté pour l’immersion d’une hydrolienne afin de compléter son alimentation en énergie renouvelable. À l’horizon 2023, l’île va s’équiper d’une seconde hydrolienne en vue de produire de l’électricité grâce aux courants marins. Ces turbines hydrauliques, comme les éoliennes, tirent profit de l’énergie cinétique mais dans ce cas, elle provient également de la rotation de la Terre et non seulement du vent.

 

Hydrolienne prête à être immergée dans les courants proches d'Ouessant

Loïc P

 

Ce choix s’inscrit dans un avenir encore plus lointain, Ouessant annonce une production d’énergie 100% renouvelable pour 2030. L’électricité issue des hydroliennes est en effet non polluante et ne rejette aucun déchet dans la nature. Cette solution s’adapte parfaitement à la préservation des océans. La douceur des températures permet par ailleurs la floraison de nombreuses plantes. Ces conditions favorables ont aussi facilité la persistance d’une agriculture non intensive, sans intrants chimiques, et d’une nature préservée.

 

Des plantes et des animaux protégés

La tradition n’est pas un vain mot sur l’île et l’agriculture reste fidèle aux principes d’un élevage extensif. Le mouton d’Ouessant, robuste ovin originaire de ce site préservé, pâture toujours avec d’autres compagnons de troupeaux. Les bovins font aussi partie de cheptels limités afin de préserver une agriculture respectueuse de la nature.

La vivacité des plantes locales en est une preuve éclatante. Les traditionnels genêts et bruyères côtoient au printemps les belles fleurs roses de l’armérie marine. Sur les falaises, l’oseille et la sterbillaire des rochers se distinguent des lichens. La végétation mellifère ne manque pas et sa présence a fait de l’île un éden pour les abeilles noires, introuvables ailleurs qu’à Ouessant.

 

Abeilles noirs d'Ouessant

Cédric CAÏN

 

Grâce à des apiculteurs passionnés, loin des parasites et des pesticides, elles œuvrent à la préservation de l’île et produisent un miel réputé. De grands noms de la cosmétique de luxe l’intègrent à leurs crèmes de beauté !

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