Le rail d’Ouessant et DST
Situé au large de l’île éponyme, le Rail d’Ouessant, connu également pour son Dispositif de Séparation de Trafic (DST), et l’une des zones les plus fréquentées au monde. Connue des bretons, cette zone a été marquée par des catastrophes comme celle de l’Amoco-Cadiz et par l’intensification du trafic mondial. Ce territoire hautement surveillé est contrôlé par la Marine Nationale qui joue le rôle de Police pour faire respecter la loi.
Un centre de surveillance y est dédié, le CROSS Corsen en lien avec la Marine Nationale et les affaires maritimes. A tout moment, le préfet maritime peut demander l’ordre de détourner un navire dès lors que la situation le requière.
Le trafic maritime mondial et sur les côtes bretonnes
Dans le monde, 60 000 navires naviguent chaque jour à travers les eaux internationales pour répondre à la demande mondiale. Le trafic maritime représente la première source de revenu dans le commerce mondial en volume et en valeur. Cette machine fantastique peut se gripper comme lorsque le navire « Evergreen » s’est échoué dans le Canal de Suez, entrainant un effondrement des trafic et une pénurie de biens à l’échelle international.
Ce trafic est dense et certaines zones canalisent davantage de passages que d’autres. Ainsi, la Bretagne concentre à elle seule près de 20% du trafic maritime mondial devant Gibraltar, Singapour ou le détroit du Bosphore. Avec plus de 200000 navires y naviguant soit un peu plus de 600 navires par jour, ce couloir maritime est le plus fréquenté au monde.
Avec la densification du trafic maritime mondial, la question de la sécurité est un problème majeur pour éviter des blocages et autres imprévus ayant entachés le milieu maritime. Des mésaventures majeurs et parfois tragiques dans le milieu maritime ont fait prendre conscience de la sécurité de nos navires mais aussi de la circulation maritime. L’échouage de l’Amoco Cadiz est un parfait exemple du risque encouru et du désastre écologique que cela a pu engendrer sur les côtes bretonnes. Mais c’est également un événement qui a permis de revoir la circulation dans le Rail d’Ouessant et l’instauration du DST.
La tragédie de l’Amoco-Cadiz
La catastrophe de l’Amoco-Cadiz le 16 mars 1978, pétrolier venu s’échouer sur les rochers au large de Portsall, relâchant au passage près de 227 tonnes de pétroles a marqué une étape importante dans la gestion de la circulation des navires en Manche. Suite à ce tragique événement, un nouveau « Dispositif de Séparation de Trafic » dit DST fût mis en place. Dans ce nouveau dispositif, il est question d’éloigner de la côté les voies et de modifier les voies existantes en instaurant 3 véritables voies de circulation que nous connaissons sous l’appellation de « Rail d’Ouessant ». Deux voies sont à sens unique et une, celle la plus proche des terre est à double sens.
Mis en place dès 1980, il vise à contraindre les navires transportant toutes sortes d’hydrocarbures et substances dangereuses dans cette zone à passer le plus au large des côtes françaises. Ainsi, les navires « montant » vers la Manche passent sur la 3ème voie, la plus au large (17 à 34 miles). Les navires « descendant » vers l’Atlantique passent sur la 2ème (6 à 24 miles) voie tandis que les navires destinées au trafic de « cabotage » traversent la 1ère voie, la plus proche des terres et à double sens.
Ce dispositif est une des réponses pour fluidifier et éviter les collisions dans nos mers. C’est également grâce à lui que la richesse de la faune et de la flore en mer d’Iroise a pu prospérer.